Pour une société du travail

Samedi 2 octobre, c’est lors d’un rassemblement à Saint-Denis réunissant plus de 400 cadres, porte-paroles et élus de la Manufacture que Xavier Bertrand a affirmé vouloir « bâtir une société du travail ».

3 propositions clés :

  • Augmenter le revenu du travail grâce à la « prime au travail ». Avant la fin de l’année 2022, tous les salariés travaillant à temps complet toucheront au moins 1500€ par mois.
  • Libérer le temps de travail. Les heures travaillées au-delà de 35h seront clairement sans impôt et sans charge sociale comme l’étaient les heures supplémentaires en 2007. Toutes les entreprises bénéficieront d’un allégement de cotisations sociales. C’est un principe gagnant-gagnant qui augmentera le pouvoir d’achat tout en répondant à la pénurie de main d’œuvre et aux difficultés de recrutement.
  • Mieux partager la valeur dans l’entreprise. Si une entreprise réalise des bénéfices, elle ne pourra verser des dividendes aux actionnaires sans en une prime (ou équivalent) aux salariés.

 

Mesdames, Messieurs,

Mes chers amis,

Aujourd’hui, je veux vous parler du travail, des Français qui travaillent, mais pour qui la fin du mois commence dès le 10 du mois, ils sont nombreux ils sont des millions.

Je veux vous parler de cette ouvrière d’une usine de confection près de Montargis rencontrée hier et qui me confiait qu’elle n’était pas partie en vacances depuis 5 ans, afin de pouvoir payer les études de ses deux enfants à Orléans et à Versailles.

Je veux vous parler de la vie de ces caissières, des livreurs, des caristes, et de tant d’autres, de tous ceux dont la société française a semblé redécouvrir l’importance pour notre quotidien durant la crise Covid, et qui n’ont pas vu leur situation changer depuis.

Je veux vous parler de toutes celles et ceux qui ont grandi en entendant cette phrase « le travail paye toujours », mais qui se rendent comptent qu’aujourd’hui encore, trop souvent que le travail paie moins que l’assistanat, c’est une injustice de trop.

Je veux vous parler de toutes celles et ceux qui, comme de nombreux gilets jaunes des ronds-points, se sentent toujours invisibles, parce que leur travail, leurs efforts, leurs mérites, ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

Je veux vous parler de cette France du travail. Je veux parler à cette France qui travaille.

Qui aujourd’hui parle du travail ? Pas la gauche qui a oublié les travailleurs. Pas les extrêmes qui cherchent à exploiter leur colère rentrée. Pas le Président sortant qui n’a jamais compris ni entendu la détresse de ceux qui, malgré leur salaire, n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Le travail est vital c’est le seul capital de ceux qui n’ont rien !

Je parlerai donc du travail dans cette campagne. Élu président, j’agirai sans relâche pour une société du travail.

Le tumulte politique et médiatique n’est rien par rapport à la responsabilité qui est la mienne d’apporter des solutions concrètes aux Français. Nos compatriotes veulent un Président qui les comprenne, qui entende leurs difficultés, ils attendent des réponses dans la cohérence, la solidité, le sérieux. Aussi ils veulent un président qui leur redonne espoir. C’est-ce que je m’engage à être c’est-ce que je m’engage à faire.

J’ouvrirai trois chantiers majeurs afin de bâtir une nouvelle société du travail.

Tout d’abord, je veux augmenter les revenus du travail.

Avant la fin de l’année 2022, tous les salariés travaillant à temps complet toucheront au moins 1500€ nets par mois. C’est mon engagement. Il repose sur un dispositif nouveau, la prime au travail. Elle concernera la moitié des salariés français. Ceux qui gagnent moins de 2000€ nets par mois. Elle se fera sans surcoût pour les entreprises, sans démarche pour le salarié et sera visible directement sur la fiche de paie, avec le même mécanisme que le prélèvement à la source.

Celui ou celle qui touche 1600€ nets par mois touchera une prime au travail de 1800€ nets par an, l’équivalent d’un 13e mois en plus.

La prime au travail sera versée directement, quels que soient les revenus du conjoint. C’est un changement majeur : aujourd’hui, dans un ménage quand chacun gagne le SMIC, personne n’a le droit à la prime d’activité. Je ne tolère pas une telle injustice.

Cette prime au travail sera versée également aux travailleurs indépendants, suivant les mêmes critères de revenus.

La prime d’activité présente beaucoup d’inconvénients : il faut la solliciter auprès de la CAF, remplir des formulaires, justifier de chaque changement de situation familiale. Résultat, beaucoup ne la demandent même pas. La prime au travail, elle, sera simple et surtout, la prime au travail ne diminuera pas si les revenus du conjoint augmentent ou si l’on fait des heures en plus.

Je le redis, cette prime au travail ne pénalisera en rien la compétitivité des entreprises. L’État remboursera au mois le mois, à l’euro près, la prime au travail versée aux salariés. Cela représentera un coût, ou plutôt un investissement, de 5 milliards d’euros par an. Comme vous, je sais que l’argent n’est pas magique. Comme vous, je sais que nous devrons réaliser des économies, et je reviendrai en détail sur le cadre budgétaire de l’ensemble de mon projet pour la France et les Français.

Il y a une autre urgence c’est de faire confiance à nouveau, donc de renouer avec le dialogue social : tout le contraire de l’attitude du Président sortant depuis près de 5 ans. J’entends aussi mobiliser avant l’été 2022, tous les représentants des salariés et des employeurs, pour une grande Conférence sociale, qui devra traiter de sujets essentiels, le premier d’entre eux étant le niveau des salaires et leur progression.

Comment peut-on accepter que dans certains secteurs d’activités, en 30 ans de carrière, les salaires augmentent si peu… J’ai été marqué par ces rencontres avec ces caissières, ces agents de sécurité, ces femmes de ménage, qui savaient qu’il n’y aurait pour eux aucune perspective aucune évolution de carrière.

C’est pour moi une autre priorité, celle de la progression et de l’amélioration des carrières. Branche par branche, métier par métier, nous moderniserons notre système de formation, afin de permettre, pour soi et sa famille, une meilleure ascension sociale.

L’égalité salariale entre les femmes et les hommes, si souvent proclamée, n’est toujours pas universelle. Il est temps d’aboutir et de mettre aussi sur la table la question des promotions au sein des entreprises.

Au final, ceux qui travaillent doivent gagner davantage.

Mon deuxième chantier, c’est libérer le temps de travail.

Ne nous mentons pas, il ne peut pas y avoir d’augmentation importante du revenu et du pouvoir d’achat si nous ne travaillons pas davantage.

Les heures travaillées au-delà de 35h seront clairement sans impôt et sans charge sociale comme l’étaient les heures supplémentaires en 2007. Toutes les entreprises bénéficieront d’un allégement de cotisations sociales. C’est un principe gagnant-gagnant qui augmentera le pouvoir d’achat tout en répondant à la pénurie de main d’œuvre et aux difficultés de recrutement. C’est la façon la plus simple de dépasser les 35h le plus concrètement, sans idéologie.

La décision de travailler plus se prendra par un accord collectif ou par referendum d’entreprise. Encore une fois, faisons le choix du dialogue.

Je veux également que ceux qui sont volontaires pour des jours de travail additionnels puissent le faire facilement. Une semaine de congés payés et une partie des RTT pourront ainsi être rachetées par l’entreprise.

Ces mesures s’appliqueront au secteur privé comme à la fonction publique.

Mon troisième chantier, c’est le juste partage de la valeur dans l’entreprise.

Une entreprise qui fait des bénéfices devra mieux partager la valeur créée, car elle est créée aussi grâce aux salariés.

La grande idée gaulliste de l’association entre le capital et le travail doit trouver une traduction concrète et moderne. La rémunération du travail en fonction des résultats de l’entreprise deviendra un principe fondamental de notre système économique et social.

Dans les sociétés de moins de 11 personnes, un employeur pourra à l’avenir mettre en place une prime facultative allant jusqu’à 2000 euros sans impôt sans charge sans condition.

C’était déjà le sens de ma proposition en décembre 2018, au cœur de la crise des gilets jaunes.

Dans les entreprises de 11 à 50 salariés, un dispositif de partage du résultat sous forme de prime ou bien de participation ou d’intéressement sera rendu obligatoire.

Dans les entreprises de plus de 50 salariés, où la participation est déjà obligatoire, le calcul sera simplifié avec pour objectif de doubler le montant moyen, qui pourrait ainsi atteindre 3000 euros par an.

Enfin dans les entreprises de plus de 250 salariés, il ne pourra plus y avoir de versement de dividendes aux actionnaires s’il n’y a pas un plus accordé aux salariés, sous forme de participation ou d’intéressement ou d’actions gratuites. C’est cette règle que propose Thibault Lanxade, dans son remarquable livre « Le dividende salarié ». Et comme il le suggère, je faciliterai le déblocage de la participation des salariés les plus modestes.

Aujourd’hui, plus de 7 millions de salariés bénéficient de participation ou d’intéressement. Demain, ce sont près de 12 millions de Français qui bénéficieront d’un plus juste partage de la valeur.

Une société de la participation, c’est aussi développer l’actionnariat salarié. Fixons un nouvel objectif de 15% de salariés actionnaires, et faisons davantage de place aux salariés dans les conseils d’administration.

*

Dans cette élection présidentielle, qui est l’élection la plus importante et la plus sérieuse qui soit pour l’avenir de la France et des Français, je ne cesserai d’apporter des solutions nouvelles et de décider des mesures fortes qui seront capables d’améliorer la vie quotidienne.

J’ai parlé du rétablissement de l’autorité, qui est le préalable au redressement de notre pays.

J’ai dessiné les contours d’un nouveau modèle de société, la République des territoires.

Aujourd’hui je veux vous convaincre que nous allons, ensemble, bâtir une nouvelle société du travail. Depuis des années, je perçois, derrière l’extrême dignité de ceux qui n’y arrivent plus, malgré leur travail et leurs efforts, un sentiment d’abandon sans pareil. Comment, pour eux, croire encore à la politique alors que les politiques les ont abandonnés ? Les visages fermés de nos concitoyens sont le reflet de la vie de plus en plus dure qu’ils affrontent.

Je ne les abandonnerai pas, je ne les laisserai pas seuls face à leurs difficultés. Je veux dire la vérité : améliorer le pouvoir d’achat et le niveau de vie des Français, cela passera par le travail et l’effort, mais nous ne réussirons pas sans l’esprit de justice.

C’est le seul chemin vers une société française fidèle à ses valeurs et porteuse d’espoir pour chacun.

Vive la République, vive la France.

Aller au contenu principal