Par John Timsit
Article original : https://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/legislatives-xavier-bertrand-propose-un-gouvernement-d-urgence-nationale-dirige-par-une-personnalite-lr-20240709
Invité mardi soir de France 2, le président de la région Hauts-de-France a proposé une cohabitation avec un premier ministre de droite pour barrer la route de Matignon à la gauche.
Xavier Bertrand avance timidement ses pions. Alors que les tractations vont bon train ces dernières heures au sein du Nouveau Front populaire (NFP) pour imposer un premier ministre de cohabitation à Emmanuel Macron – deux jours après la victoire surprise de la gauche au second tour des élections législatives anticipées -, la droite reste divisée sur la stratégie à adopter face au bloc central. Faut-il oui ou non toper avec le camp présidentiel ? Entre les tenants d’une ligne d’indépendance, comme le «candidat naturel» de la droite pour 2027 Laurent Wauquiez d’un côté ; et ceux qui, emmenés par le patron des députés LR sortants Olivier Marleix, souhaitent barrer la route à une arrivée de la gauche au pouvoir de l’autre côté ; le président des Hauts-de-France s’inscrit dans la deuxième catégorie. Invité mardi soir de France 2 pour sa première prise de parole depuis que les urnes ont rendu leur verdict, Xavier Bertrand a clairement appelé à «marquer un coup d’arrêt à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon» en plaidant pour une «cohabitation».
Estimant que les Français ont, par leur vote, simplement voulu «faire barrage» au triomphe annoncé du Rassemblement national – et non approuver le «programme complètement délirant» du NFP – l’ancien ministre sarkozyste du Travail a proposé un autre chemin : «Un gouvernement d’urgence nationale», qui serait dirigé par une personnalité issue des Républicains. «Pour que ça change, ça ne peut pas être un premier ministre du camp présidentiel», a-t-il tonné. Cette équipe pourrait à la fois «rassembler LR, les indépendants, les macronistes, et les hommes et les femmes de bonne volonté.» Pourrait-il lui-même chapeauter ce nouveau dispositif et prendre la succession de Gabriel Attal ? Pour l’instant, Xavier Bertrand a renvoyé à plus tard les questions de «personnes».
Il n’empêche, il a toutefois écarté d’emblée de mettre en place un «gouvernement technique». Plaidant à la place pour un exécutif qui devra être «politique» et «comprendre ce qui se passe dans le pays». Avec une ligne directrice : «Plus de sécurité et moins d’immigration.» La macronie et la droite ont beau ne pas avoir ensemble la majorité absolue, Xavier Bertrand a souhaité une coalition qui «se rapprocherait le plus (possible) d’une majorité absolue.» Une manière de tenter de prendre la gauche de vitesse. Et de tordre le bras du camp présidentiel, afin qu’il se range derrière Les Républicains.