Bernard Deflesselles : « Xavier Bertrand coche toutes les cases pour former un gouvernement de coalition » [La Provence]

Par Hadrien GOSSET-BERNHEIM

Article original : https://www.laprovence.com/article/politique/3858546168616614/bernard-deflesselles-xavier-bertrand-coche-toutes-les-cases-pour-former-un-gouvernement-de-coalition

Les jours et les semaines à venir ressembleront à l’arrivée au sprint d’une course cycliste : il ne faut ni se déclarer trop tôt prêt à former un gouvernement avec le bloc central, ni trop tard. Cinq fois député de la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône (Aubagne et La Ciotat) et secrétaire général de Nous France, le parti de Xavier Bertrand, Bernard Deflesselles lance la course pour son leader : « Une quarantaine de parlementaires le soutiennent. »

Quel constat tirez-vous de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale ?

Bernard Deflesselles : On est clairement dans les combinaisons partisanes. On reprend la même personne au perchoir après que le camp du président de la République est arrivé troisième aux législatives et a pris une tôle mémorable aux européennes. Et on voudrait refaire la même chose en confiant le gouvernement à quelqu’un issu de la Macronie ? Ce n’est pas un bon signal. Il faut faire très très attention à la colère des Français.

Avec trois blocs incapables de gouverner seuls, quelle solution peut se dégager ?

Il n’y a pas dix scénarios, il y en a trois ! Le premier, c’est de laisser la France entre les griffes du Front populaire. La deuxième solution consiste à ne rien faire, à rester sous la banquise en attendant tranquillement la présidentielle pour espérer tirer son épingle du jeu en 2027. Le troisième scénario, celui que je défends, consiste à dire : il faut sortir de la tranchée et prendre nos responsabilités car on ne peut pas laisser le pays dans un triple chaos économique, institutionnel et politique.

Il sait être disruptif et prendre des risques.

Donc, que proposez-vous ?

Il faut créer un rassemblement de ceux qui aiment la France, ceux qui estiment qu’elle est plus importante que leur parti et qu’elle mérite des sacrifices. A mon sens, Xavier Bertrand est le plus à même d’incarner ce mouvement à la tête d’un gouvernement : il sait être disruptif et prendre des risques. Dans la situation ac-tuelle, il faut quelqu’un capable de s’engager sans calculs, avec une énorme détermination pour répondre aux principales aspirations des Français.

En quoi Xavier Bertrand serait l’homme idoine?

Il coche toutes les cases. La première, c’est que les Français ont besoin de la sé-rénité et de l’apaisement que seule une personnalité avec de l’expérience politique est capable d’apporter. On s’est aperçu avec Bardella, en grattant un peu, que le Rassemblement national et lui-même ne sont absolument pas prêts.Il nous faut quelqu’un d’expérience. Xavier Bertrand, de ce point de vue a dirigé deux grands ministères, ceux du Travail et de la Santé. Il a également été élu et réélu président d’une grande région qui a beaucoup souffert et qu’il est en train de réindustrialiser. Il est donc proche du niveau local. Et enfin, il a été maire de Saint-Quentin (Ain), ce qui veut dire qu’il est au contact de la vie de cette classe moyenne qui souffre et qui n’en peut plus d’être prise à la gorge dès le 15 du mois. C’est un régalien avec une fibre sociale développée. Il croit à la sécurité et à la lutte contre l’immigration clandestine, mais aussi à l’amélioration de la vie quoti-dienne des gens et au dialogue avec les partenaires sociaux. Bertrand, c’est la droite populaire.

Vous l’imaginez donc réussir à former une coalition ? Mais avec quelles troupes ? Laurent Wauquiez qui dirige le groupe LR a par exemple plus d’arguments à faire valoir de ce côté-là.

D’abord, Laurent Wauquiez a annoncé avoir fermé la porte à toute alliance avec la majorité sortante. Ensuite, il ne s’agirait pas d’une coalition, mais d’un gouvernement de cohabitation non subordonné politiquement à l’Elysée. Xavier Bertrand consulte énormément de gens de bonne volonté; des députés, des sénateurs venus des rangs indépendants, de LR et y compris dans le camp macroniste.Il a déjà une quarantaine de soutiens.

 

Aller au contenu principal