Le président LR de la région Hauts-de-France a appelé Éric Ciotti, président de son parti, à clarifier sa position vis-à-vis d’une éventuelle union des droites.
Xavier Bertrand ne comprend pas qu’Éric Ciotti, le président de LR, n’ait pas encore réagi à l’appel du RN à former une union des droites. « J’ai attendu un communiqué d’Éric Ciotti pour dire qu’il n’y avait aucune discussion en cours [avec le RN et Reconquête !] et qu’il n’y en aurait jamais », a regretté le président des Hauts-de-France, invité de France Info, ce mardi 11 juin. En vain.
Marine Le Pen a assuré, lundi soir, que le RN est « prêt à faire le rassemblement » avec LR. Éric Ciotti n’a pas réagi à cette annonce. Les doutes sur ce que décidera le président des Républicains sont d’autant plus forts que, lors de l’élection présidentielle de 2022, Éric Ciotti avait déclaré : entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour [tous deux candidats au premier tour], « je voterais Éric Zemmour, très clairement ».
Lundi soir, Jordan Bardella affirmait qu’il s’était entretenu avec des cadres des Républicains. « L’ADN de la droite républicaine, c’est jamais les extrêmes. Jamais le RN, jamais Marine Le Pen », a martelé Xavier Bertrand. Le président des Hauts-de-France a questionné la volonté de Marine Le Pen de laisser, en cas de majorité du RN à l’issue des élections législatives, le poste de Premier ministre au président du parti et eurodéputé Jordan Bardella, alors qu’elle est candidate à l’élection présidentielle de 2027. « Pourquoi elle se défile ? Elle aurait les solutions pour les Français en 2027, mais refuse de mettre les mains dans le cambouis aujourd’hui ? »
Xavier Bertrand ne ferme pas la porte à une union avec l’actuelle majorité présidentielle
Toujours au sujet de Marine Le Pen, Xavier Bertrand a demandé : « Comment va-t-elle financer le retour de l’âge de départ de la retraite à 62 ? Si elle baisse le niveau des pensions, elle me trouvera en face d’elle. »
« Au moment où la gauche républicaine s’est vautrée du côté de Mélenchon, on ne va certainement pas faire la même chose du côté de Marine Le Pen », a encore taclé Xavier Bertrand, à propos de l’annonce d’un accord lundi soir, où PS, Place publique, EELV et LFI proposaient un seul candidat par circonscription, accord démenti lundi dans la matinée par Raphaël Glucksmann.
Et sur le flanc gauche de LR, y a-t-il des discussions possibles avec la majorité actuelle ? Xavier Bertrand n’a pas fermé la porte à une éventuelle union, mais à la condition que les membres de la majorité « changent de politique ». « Macron est le responsable de tout ce qui arrive : il a fait une campagne pour les européennes à côté de la plaque. Les Français voulaient qu’on les protège contre la crise. Il leur a parlé Mirage, Poutine et guerre avec la Russie. »
« Bon sang, qu’Emmanuel Macron se taise ! »
Xavier Bertrand a aussi renouvelé son regret des choix plus anciens faits par les membres de la majorité : la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, le recul sur la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou encore l’augmentation de la taxe carburant qui a mené à la crise des Gilets jaunes, dont « Édouard Philippe [alors Premier ministre] est responsable ».
Au sujet d’Emmanuel Macron, Xavier Bertrand a enfin laissé exploser sa colère. « Bon sang, qu’il se taise ! Dans les états-majors parisiens, mon Dieu, qu’ils se mettent au travail, qu’ils parlent un peu moins. Nous, on s’engage sur le terrain à portée d’engueulade ! Qu’on nous foute la paix ! »
Emmanuel Macron doit s’exprimer ce mardi après-midi pour exposer le programme politique qui sera celui de sa majorité présidentielle. L’occasion de répondre à Xavier Bertrand qui appelle à des inflexions.