Invité de TF1 mardi soir, le président des Hauts-de-France a jugé que l’alliance LR-RN est «une trahison». «En passant cet accord, Éric Ciotti a fait le choix de la collaboration», a-t-il raillé.
Il ne mâche pas ses mots. Invité mardi soir du «20 heures» de TF1, quelques heures seulement après le souhait d’Éric Ciotti de sceller une «alliance» avec le RN en vue des législatives, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a considéré que le président de LR doit non seulement «démissionner de ses fonctions», mais également être «exclu» du parti. Dans son esprit, cette procédure viserait aussi bien les députés sortants investis que ceux qui seront soutenus par le parti à la flamme. Ces derniers auraient logiquement des candidats étiquetés LR face à eux.
Pour justifier son raisonnement, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a rappelé que le mouvement avait pris cette sanction lorsque Bruno Le Maire, Gérald Darmanin (2017) ou plus récemment Rachida Dati (2024) étaient entrés au gouvernement. «Et là, on va tergiverser ?», a-t-il persiflé. Avant de lancer un ultimatum : «Soit Éric Ciotti part tout de suite, soit il est exclu des Républicains.» Autre demande de Xavier Bertrand : qu’un vote des militants LR soit organisé sur le principe d’un accord avec le RN. Selon la dernière vague du sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, la moitié (50%) des sympathisants de droite approuve ce pacte avec les nationalistes.
«C’est misérable»
Quelques instants auparavant, il avait jugé que l’initiative du patron de la droite relevait de la «trahison». «En passant cet accord avec le Rassemblement national, il a fait le choix de la collaboration avec l’extrême droite», a-t-il tancé. «Il nous a trahis pour une circonscription, la sienne, pour un poste de ministre. C’est misérable. C’est profondément indigne. C’est le cynisme le plus complet en politique.»