Pour le président LR de la région Hauts-de-France, le gouvernement doit tenir compte des manifestations en cours. Il voterait la réforme si certains points sur les carrières longues et la retraite des femmes étaient améliorées, affirme-t-il.
Article par France Info : https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/retraites-le-compte-n-y-est-pas-juge-xavier-bertrand-qui-reaffirme-son-desaccord-malgre-les-rappels-a-l-ordre-de-son-parti-lr_5653172.html
Xavier Bertrand assure samedi 11 février sur France Inter n’avoir « jamais hésité » à rester ou non membre de son parti Les Républicains. « J’y suis, j’y reste », tranche-t-il, sans ambiguïté. Le président LR de la région Hauts-de France s’est illustré ces derniers jours à contrecourant de sa famille politique, en faisant savoir son désaccord avec le texte de la réforme des retraites malgré l’appel à l’unité de certains ténors des LR.
« Le compte n’y est pas », estime Xavier Bertrand, dénonçant « le moment » choisi par le gouvernement pour mettre en œuvre sa réforme, tout comme « le fond » du projet de loi. « Vous avez une unanimité syndicale contre cette réforme, tous les syndicats, sans exception. Vous avez ensuite trois quart des Français qui sont contre cette réforme, c’est du jamais vu ! », affirme-t-il à l’occasion de la quatrième journée d’action contre le texte, ce samedi. Face à cette fronde, Xavier Bertrand met en garde l’exécutif.
« S’ils ne tiennent pas compte de ce que demandent les Français qui manifestent, de ce que demandent de nombreux parlementaires, on aura, à l’issue de cette réforme, un divorce encore plus prononcé, plus inquiétant, entre les Français et ceux qui nous gouvernent. »
Xavier Bertrandà France Inter
Trois conditions pour voter la réforme
Xavier Bertrand défend le système actuel de retraites par répartition mais estime qu’il a « besoin, pour être sauvegardé », que l’on « travaille plus longtemps ». Le président des Hauts-de-France assure qu’il voterait la réforme « à trois conditions », la retraite à taux plein à partir de 43 ans de cotisation pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans, la fin des régimes spéciaux et, enfin, la possibilité pour les femmes qui n’ont pas eu de carrière complète de cotisation de partir à la retraite « deux ans plus tôt que les 67 ans d’aujourd’hui ».
Malgré son franc désaccord avec le texte, en l’état, qu’il partage également avec le député LR Aurélien Pradié, Xavier Bertrand refuse de parler de « fracture » au sein des Républicains, évoquant seulement « une divergence sur la façon de bousculer le gouvernement pour qu’il écoute ». Mercredi 8 février sur France Inter, Gérard Larcher, a appelé tous les LR à « voter la loi » rappelant à Aurélien Pradié que « s’il se sent vraiment de notre famille politique, il doit – à un moment – prendre la décision de voter la loi ».