Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand fixe trois conditions pour soutenir la réforme des retraites du gouvernement, comme la fin de tous les régimes spéciaux.
« Le compte n’y est vraiment pas, que ce soit le moment de faire la réforme des retraites comme le fond de cette réforme », regrette Xavier Bertrand, président LR de la région Haut-de-France. L’ancien ministre du Travail s’est illustré ces derniers jours à contre-courant de sa famille politique, en faisant savoir son désaccord avec le texte de la réforme des retraites malgré l’appel à l’unité de certains ténors des LR. Les syndicats espèrent mobiliser très fortement samedi, à l’occasion de la quatrième journée d’action contre la réforme des retraites, et se faire entendre enfin de l’exécutif, occupé à faire avancer la réforme au Parlement.
En faveur du système par répartition
Les trois premières journées d’action ont réuni entre 757.000 et 1,27 million de personnes selon les autorités (entre « près de deux millions » et « plus de 2,5 millions » selon l’intersyndicale), sans infléchir l’exécutif, qui tient bon sur la mesure phare de la réforme, le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.
Si le gouvernement ne tient pas compte des demandes des Français sur les retraites, « on aura à l’issue de cette réforme un divorce encore plus prononcé, encore plus inquiétant, entre les Français et ceux qui nous gouvernent », a averti le président LR de la région Hauts-de-France. Xavier Bertrand défend un système par répartition, « ceux qui travaillent aujourd’hui qui financent la retraite des retraités d’aujourd’hui », rappelle l’élu. « Ce système est au cœur de notre pacte social. »
Trois conditions pour accepter la réforme
Xavier Bertrand serait pour cette réforme à trois conditions. « Vous avez commencé avant 21 ans, dans ce cas, à 43 ans de cotisation, vous avez votre retraite à taux plein. » Il réclame également la fin des régimes spéciaux d’ici la fin de la décennie, quand le gouvernement met en avant « la clause du grand-père ». C’est à dire que les effets d’une nouvelle loi ne vont s’appliquer qu’aux nouveaux embauchés. Et puis concernant les femmes qui n’ont pas eu de carrière complète de cotisation, « elles doivent partir à la retraite deux ans plus tôt que les 67 ans d’aujourd’hui », affirme Xavier Bertrand.
Malgré son franc désaccord avec le texte, en l’état, qu’il partage également avec le député LR Aurélien Pradié, Xavier Bertrand refuse de parler de « fracture » au sein des Républicains, évoquant seulement « une divergence sur la façon de bousculer le gouvernement pour qu’il écoute ». Mercredi dernier sur France Inter, Gérard Larcher, a appelé tous les LR à « voter la loi » rappelant à Aurélien Pradié que « s’il se sent vraiment de notre famille politique, il doit – à un moment – prendre la décision de voter la loi ».