Nicolas Sarkozy « reste une figure tutélaire, mais il faut savoir tourner des pages », défend le député LR Pierre-Henri Dumont.
Article par France Info : https://www.francetvinfo.fr/politique/les-republicains/ni-les-republicains-ni-emmanuel-macron-ne-souhaitent-une-discussion-sur-la-base-d-un-projet-gouvernemental-assure-le-secretaire-general-adjoint-des-lr_5435260.html
Ni les Républicains ni Emmanuel Macron « ne souhaitent une discussion sur la base d’un projet gouvernemental », assure dimanche 23 octobre sur franceinfo Pierre-Henri Dumont, secrétaire général adjoint des Républicains. Ce dimanche, Nicolas Sarkozy suggère dans une interview au Journal du Dimanche, que l’actuel chef de l’État trouve un accord avec le parti LR pour compenser sa minorité à l’Assemblée nationale.
Une proposition balayée d’un revers de la main par Pierre-Henri Dumont qui accuse sur franceinfo Emmanuel Macron de n’avoir repris, dans son projet de loi de finances « que quelques amendements des Républicains ». « Si Emmanuel Macron voulait faire un accord de gouvernement, il serait beaucoup plus avenant sur les amendements déposés par les Républicains », ajoute le secrétaire adjoint des LR.
franceinfo : Quelle importance donnez-vous à la parole de Nicolas Sarkozy, qui s’exprime aujourd’hui dans le Journal du Dimanche ?
Pierre-Henri Dumont : Celle d’un ancien président de la République, le dernier candidat de droite à avoir gagné une élection présidentielle il y a de ça plusieurs années maintenant. C’est toujours une voix importante à écouter, en particulier dans cette période de trouble institutionnel, de trouble politique ou dans une crise internationale avec la guerre en Ukraine et l’explosion des prix. C’est une voix importante, mais qui n’est plus au cœur du jeu politique.
Peut-on, selon vous, aspirer à la tête du parti Les Républicains sans l’aval de son fondateur Nicolas Sarkozy ?
Ça reste une figure tutélaire, mais il faut savoir tourner des pages sans cracher dans la soupe.
« J’entends certains concurrents à droite pour l’élection des Républicains qui, sûrement frustrés de ne pas avoir été nommés sous-ministre en charge des choux-farcis en 2007, tapent sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy en disant que rien n’a été fait. Ce n’est pas notre cas. »
Pierre-Henri Dumontà franceinfo
Nous pensons que beaucoup de choses ont pu être faites mais que le monde a changé. Il faut maintenant savoir porter de nouveaux messages sur l’écologie, l’école et évidemment toujours sur la sécurité et l’autorité. Il y a un nouveau monde qu’il faut savoir affronter et il faut faire des propositions concrètes pour retrouver le cœur des Français. On ne peut pas imaginer que la droite va gagner une élection présidentielle alors qu’1% des jeunes de moins de 25 ans ont voté pour notre candidate à la dernière élection présidentielle.
Pourriez-vous trouver un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron au sein des Républicains, comme le souhaite Nicolas Sarkozy ?
La question, ce n’est pas de savoir ce que souhaite Nicolas Sarkozy, mais de savoir ce que souhaitent Les Républicains et Emmanuel Macron. Ni l’un ni l’autre ne souhaitent une discussion sur la base d’un projet gouvernemental. Emmanuel Macron l’a prouvé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et le projet de loi de finances de notre budget. Il n’a repris que quelques amendements des Républicains, dont quelques petits détails par exemple sur l’augmentation du plafond des tickets restaurants. Ça ne fait pas une grande politique. Si Emmanuel Macron voulait faire un accord de gouvernement, il serait beaucoup plus avenant sur les amendements déposés par les Républicains ou d’autres groupes. Nous ne voulons pas d’accord de gouvernement parce que nous avons été élus pour être dans l’opposition. En plus de cela, le gouvernement décide de ne faire aucun geste vis-à-vis des Républicains.
Vous signez avec l’essentiel du groupe LR à l’Assemblée une tribune dans Le Journal du Dimanche dans laquelle vous expliquez que vous ne voterez pas les motions de censure de la NUPES et du RN. Faut-il y voir un geste en direction d’Emmanuel Macron ?
Ça n’est absolument pas un geste envers Emmanuel Macron, mais envers nos électeurs et électrices. On n’a pas été élus pour foutre le bordel et avoir l’ensemble des Français dans la rue dans une incertitude institutionnelle. Nous avons été élus pour s’opposer fermement, mais pas pour bloquer le pays. Nous pensons que rajouter une crise institutionnelle à une crise économique et une crise géo-diplomatique poserait un vrai sujet. Nous ne voulons pas, pour le moment, renverser le gouvernement. Nous ne nous interdisons pas à l’avenir de voter, voire de déposer une motion de censure si la situation l’exige.