Après son échec à la primaire LR. le président des Hauts-de-France lance ce samedi 1er octobre son propre mouvement, Nous France. Il veut prouver qu’il a des solutions aux problèmes des citoyens.
Article par Paris Match : https://www.parismatch.com/actu/politique/les-nouvelles-ambitions-de-xavier-bertrand-216800
Article de Mariana Grépinet
Il refuse catégoriquement d’être photographié, alors qu’il visite une usine de gâteaux à Tourcoing dont il vient fêter le trentième anniversaire. « Pas question d’être ridicule avec une charlotte sur la tête », décrète-t-il. Xavier Bertrand a de grandes ambitions. « Pas celle de diriger un parti », balaye-t-il. Et pourtant. Il organise ce 1er octobre les premières rencontres de son « mouvement » – il insiste sur le terme, même si techniquement il s’agira bien d’un micro-parti – appelé Nous France. Le raout aura lieu à Saint-Quentin, son fief, le village où il vit et où est scolarisé son dernier fils, là où tout a commencé pour lui, dit-il. Officiellement, plus de 1 000 personnes se sont inscrites (il prétend qu’il en espérait 400 tout au plus), dont la moitié seulement issues de la région.
Son objectif : « Faire vivre des idées, porter un projet. » « J’ai voulu retrouver l’ambiance des universités d’été que j’ai connues, celles où l’on travaillait tout en passant des moments agréables », complète-t-il. Sa devise : « La droite doit rester ou plutôt redevenir fidèle à ses valeurs. » Soit autorité, travail, promotion des classes moyennes et de « la République des territoires ». Et surtout une étanchéité totale avec l’extrême droite qu’il continue à appeler « FN ». « Le FN ne peut pas être un parti de gouvernement car ses élus sont incompétents, je peux en témoigner au niveau de la région », martèle-t-il. Désireux de casser « cette mécanique infernale qui donne le sentiment qu’ils vont l’emporter la prochaine fois », il rappelle que dans les Hauts-de-France l’extrême droite a reculé de plus de 15 points entre 2015 et 2021. « Par les résultats et les valeurs », prétend-il, omettant au passage de rappeler que Marine Le Pen avait été remplacée par Sébastien Chenu…
Son échec à la primaire LR, où il était arrivé quatrième (avec 22,36 % des suffrages) en décembre dernier, ne l’empêche pas de continuer à espérer. «Je n’ai pas réussi à convaincre les seuls adhérents, admet-il. Mais je vois l’écho aujourd’hui des thématiques auxquelles je crois.» Le président des Hauts-de-France ne veut pas attendre la prochaine échéance présidentielle pour revenir sur la scène nationale.
« Les Francais veulent savoir si on pense à nous ou si on pense à eux. Avant 2027, il y a l’hiver 2022, lâche-t-il. Je veux proposer des solutions à leurs problèmes.» Devant les salariés, les fournisseurs et les clients de France Cake Tradition réunis à Tourcoing, il reprend ainsi une de ses pistes: «Il y a un bouclier tarifaire pour les particuliers. Il en faut un pour les entreprises, quelle que soit leur taille !»
Face à la bataille interne pour la présidence de LR, dont il est toujours adhérent, il promet que son mouvement ne prendra pas position mais que lui dira, le moment venu, pour qui il votera. Lorsqu’il répète qu’il faut que la nouvelle génération penne des responsabilités, on devine qu’il soutiendra davantage Aurélien Pradié que Bruno Retailleau ou Éric Ciotti.
«Je ne laisserai pas la droite en jachère comme elle l’est», conclut Xavier Bertrand.